Ceux qui me suivent depuis quelque temps ont sûrement vu passer le nom de ce roman sur le blog et savent peut-être qu’il s’agit de mon roman préféré. J’avais envie de le relire et la magie a opéré une seconde fois, d’une manière encore plus forte.
La symphonie pastorale, c’est l’histoire d’un pasteur qui recueille une jeune fille aveugle, complètement laissée à elle-même. Il lui fait découvrir le monde, l’incite à parler et découvre en elle une curiosité insatiable, une vision de la vie différente et plus belle encore que celle du plus optimiste des hommes.
Une complicité naît rapidement entre le pasteur et Gertrude, la jeune aveugle. L’homme rompt plutôt facilement la méfiance sauvage de la jeune fille et répond aux mille questions qu’elle lui pose sur le monde qui l’entoure. Il tente d’ailleurs de lui expliquer ce que sont les couleurs en les comparant aux instruments de musique qui composent un orchestre. Le titre de l’oeuvre est d’ailleurs en référence à La Symphonie Pastorale de Beethoven, qui compose une scène toute particulière dans le roman.
Le caractère curieux et quelque peu impétueux de Gertrude m’a plu, même si son personnage m’a légèrement déçu à la toute fin du livre. Cependant, je pense que c’était voulu de la part d’André Gide. Dans son roman, il compare notamment les voyants et les non-voyants, soulevant une question en particulier : est-on plus heureux lorsqu’on voit le monde qui nous entoure ou lorsqu’on ne le voit pas ? (D’ailleurs, n’hésitez pas à répondre à cette question en commentaire 😉 )
Le pasteur est un personnage assez lisse, toujours enclin à faire le bien autour de lui, mais légèrement naïf. Ou alors aveugle intérieurement. Car si Gertrude ne voit pas physiquement, elle comprend les concepts de bien, de mal, de moralité. Le pasteur, quant à lui, se voile parfois la face. On assiste d’ailleurs régulièrement à des moments où les personnages se questionnent sur ce qui est moral ou immoral. Le pasteur nous cite quelquefois la Bible, mais je dois avouer que la religion n’est pas trop mon truc et que ce n’est donc pas le thème qui m’a le plus marquée.
C’est un roman à dévorer rapidement ou a déguster lentement, selon vos envies. Il est en tout cas très court, facile à lire, à la manière d’un journal intime écrit par le pasteur, qui narre les faits, nous livrant ses impressions ainsi que celles des autres personnages, notamment de son épouse, Amélie. Celle-ci ne voit pas l’arrivée de Gertrude d’un bon œil. Elle est très stricte, un peu aigrie, bien qu’on puisse la comprendre (un petit peu…) vers la fin du roman.
Un dernier argument pour vous faire découvrir La symphonie pastorale ? La plume d’André Gide ! Une écriture magnifique, qui transporte le lecteur à travers l’histoire. Une phrase finale géniale parfait le tout et voilà de quoi créer un coup de cœur !
«Elle me demanda alors si les oiseaux étaient les seuls animaux qui volaient.
– Il y a aussi les papillons, lui dis-je.
– Est-ce qu’ils chantent ?
– Ils ont une autre façon de raconter leur joie, repris-je. Elle est inscrite sur leurs ailes… Et je lui décrivis la bigarrure des papillons.»
« Le péché, c’est ce qui obscurcit l’âme, c’est ce qui s’oppose à sa joie. Le parfait bonheur de Gertrude, qui rayonne de tout son être, vient de ce qu’elle ne connaît point le péché. Il n’y a en elle que de la clarté, de l’amour.»
Connaissez-vous ce classique ?
150 pages. Éditions Folio.
30 juin 2017 at 17 h 56 min
Je ne connaissais pas du tout ce roman, je n’ai d’ailleurs jamais lu André Gide.
Le titre me fait penser à La Pastorale de Beethoven 🙂 Par contre, je ne suis pas très fan du prénom de la jeune fille xD
En tout cas, j’aimerais bien le découvrir, le thème de la cécité semble prétexte à de belles réflexions sur la vie.
Quant à répondre à la question que tu poses, ça pourrait constituer un bon sujet de dissertation de philo ! Je pense qu’il y a des choses que l’on aura toujours la chance de pouvoir contempler et d’autres qu’il ne vaudrait mieux pas être en mesure de regarder.
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30 juin 2017 at 19 h 53 min
C’est exactement ça ! Le titre est donné en référence à La symphonie pastorale de Beethoven, que le pasteur emmène Gertrude écouter. Effectivement, Gertrude n’est pas un très joli prénom xD
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30 juin 2017 at 20 h 03 min
Ah bah je comprends mieux ^^
Non, ce prénom me fait inévitablement rire en fait xD
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30 juin 2017 at 19 h 49 min
Chère Kathleen, grâce à toi, j’ai découvert Jane Eyre de Charlotte Brontë, je vais continuer à suivre tes conseils en ajoutant La symphonie pastorale d’André Gide à ma wish list. Merci une fois de plus.
Quant à être heureux, cela ne dépend pas de la vue, ni de l’ouïe et d’aucun autre sens, c’est en soi, cela vient du plus profond de notre être et de la vision —au sens figuré du terme — que nous avons du monde qui nous entoure. J’ajouterai également, tout dépend de quelle manière nous accueillons notre cécité et et quelle importance nous accordons à la vue.
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30 juin 2017 at 19 h 56 min
De rien 🙂 Je suis contente si je peux donner envie à quelqu’un de lire ce roman 🙂
Très bien dit, Éléonore ! Je suis tout à fait d’accord avec ta réponse ! Dans le roman, on semble croire que la cécité permet de s’émerveiller plus facilement…mais je n’en dis pas plus 😉
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1 juillet 2017 at 6 h 08 min
Peut-être que dans le roman, il est dit que la Beauté, l’Émerveillement ne sont pas une question de vision. Cela passe par notre coeur, notre âme avant tout. Antoine de Saint-Exupéry l’a écrit dans Le Petit Prince : « On ne voit bien qu’avec le coeur, l’essentiel est invisible pour les yeux. » 😉
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30 juin 2017 at 20 h 39 min
Je ne connais pas ce classique.
Merci pour cette belle découverte qui sera bientôt dans ma PAL.
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30 juin 2017 at 22 h 57 min
De rien 🙂 J’espère qu’il te plaira ^^
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1 juillet 2017 at 10 h 28 min
Bonjour,
Très belle chronique de ce grand classique. Je ne l’ai pas encore lu mais il fait partie de ma liste des 100 auteurs à lire dans sa vie.
Pour l’instant je suis plutôt dans la littérature anglaise puisque je viens de finir Jane Eyre et que je démarre Orgueil et Préjugés.
En tout cas ton appréciation de ce roman m’a véritablement donné envie de le découvrir.
A bientôt
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1 juillet 2017 at 10 h 31 min
J’espère qu’il te plaira 🙂
Ah Jane Eyre ❤
J'ai beaucoup aimé Orgueil et Préjugés également. De mon côté, j'ai acheté il y a 2 semaines Les hauts de Hurlevent, j'espère qu'il me plaira autant !
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1 juillet 2017 at 10 h 43 min
Les hauts de Hurlevent n’est pas un roman que j’ai « aimé » au sens propre du terme mais c’est un roman qui m’a beaucoup marqué par la force et la profondeur des personnages.
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1 juillet 2017 at 12 h 07 min
Merci de ton avis 🙂
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22 janvier 2018 at 8 h 34 min
Bonjour, je suis à la recherche d’un petit peu d’aide ! J’ai lu ce roman qui me plaît énormément et maintenant je dois faire une analyse mais je n’arrive pas à dire si la problématique du livre est la cécité et le bonheur ou la religion ou autre.. Est-ce que quelqu’un pourrait m’aider s’il vos plaît ?!
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22 janvier 2018 at 12 h 42 min
Coucou,
Je pense que tu peux voir ce roman sous plein d’angles différents… Il est possible de l’analyser du point de vue de la cécité et du bonheur, effectivement. C’est surtout à toi de choisir l’angle qui te convient le mieux, qui t’inspire le plus 🙂
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12 avril 2018 at 14 h 42 min
Tu as raison, plus on avance en âge et plus on a envie de déguster ce roman 🙂 ravie d’être venue lire ta critique ^^
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12 avril 2018 at 14 h 44 min
Merci de ton passage 🙂
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24 juin 2018 at 16 h 05 min
Depuis que j’ai lu les Faux Monnayeurs, je meurs d’envie de découvrir les autres romans d’André Gide et en particulier celui-ci !
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24 juin 2018 at 19 h 22 min
Oh, moi je devrais bientôt lire Les faux-monnayeurs !
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25 juin 2018 at 9 h 26 min
J’ai hâte de voir ce que tu en penses !
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