En mars, j’ai décidé de relire le premier tome de la saga Hunger Games, puis les deux autres tomes ont suivi. J’ai donc eu envie de faire un retour de lecture un peu poussé, donc il y aura quelques spoilers, malheureusement… Si vous le souhaitez, j’ai publié il y a quelques années un avis sur le tome 1 (juste ici).

Hunger Games : késako ?

Hunger Games, c’est une saga de science-fiction. L’histoire se déroule dans le futur, après la destruction du monde. Les seuls survivants sont aux États-Unis, désormais refondés en une nation appelée Panem. Le fameux Panem et circenses (du pain et des jeux) a inspiré ce nom… ainsi que les fameux jeux de la faim.

Panem est composé du Capitole, centre du gouvernement, et de treize districts, chacun ayant une utilité dans l’économie du pays : le district douze s’occupe du charbon, le onze de l’agriculture, le un des produits de luxe (me semble-t-il), etc.

Le Capitole veut rappeler aux habitants que c’est lui qui a le contrôle de Panem. Pour cela, il organise chaque année les Hunger Games : chaque district envoie deux tributs, un garçon et une fille, tirés au sort (entre onze/douze et dix-huit ans). Les vingt-quatre jeunes gens s’affrontent dans une arène aux décors divers et variés, puis c’est un peu comme Koh-Lanta : à la fin, il n’en restera qu’un. Sauf que là, les vingt-trois autres meurent. C’est excitant, non ?

La télé-réalité poussée à son paroxysme

Et ce n’est pas tout… Les Hunger Games sont diffusés à travers le pays, obligeant les gens à regarder cette « télé-réalité ». Ainsi, dans certains districts, il est très compliqué d’avoir du signal… sauf pour regarder les Hunger Games ! Avant le combat dans l’arène, les tributs s’entraînent dans un centre spécial, et sont présentés officiellement, en grande tenue, sont interviewés, etc., dans le but d’obtenir des sponsors, qui pourront les aider  dans l’arène (envoi de nourriture, de médicaments, etc.). Tout cela, bien entendu, est filmé et diffusé. Les « candidats » se forgent une identité, parfois réelle, parfois fausse. Cela rappelle nos propres émissions, dont l’on se moque bien souvent, mais qui sont tout de même moins dangereuses (et moins obligatoires, aussi). Vous vous dites aussi que les candidats sont peut-être moins volontaires également… ce qui est le cas en grande partie. Oui, en grande partie, car certains s’entraînent depuis l’enfance, puis se portent volontaires pour tenter de gagner. Bref, la modernité, c’est chouette, mais ça peut aussi faire des dégâts…

De l’action, de l’action, de l’action

Évidemment, nous, nous sommes lecteurs de toute cette histoire, et en tant que tels, nous voulons être tenus en haleine. Eh bien si c’est ce que vous cherchez, vous êtes au bon endroit ! Vous connaissez le fameux « Allez, je lis un dernier chapitre et puis j’arrête » qui, finalement, s’éternise ? Hunger Games est la saga qui vous fera vivre cela. La fin d’un chapitre appelle la lecture du suivant. La fin d’un tome appelle la lecture du suivant. La fin d’un film appelle le visionnage du suivant. Bref, une fois dedans, difficile de quitter cet univers (ce qui est paradoxal, parce qu’on n’aurait pas forcément envie d’y vivre réellement…). Des combats, des révélations, des chocs, de l’angoisse, des morts (Suzanne Collins n’épargne personne, pas même nos personnages préférés).

Et le peace & love, dans tout ça ?

Oui, tout ceci est très violent… L’amour est un peu difficile à trouver. Cela dit, on trouve quelques jolies histoires. Il y a notamment un triangle amoureux (dont je parlerai plus bas), un couple au destin tragique, des amitiés fortes, et des familles qui se soutiennent.

Katniss Everdeen, geai moqueur

Parmi ces familles, la famille Everdeen. La narratrice, Katniss, se porte volontaire pour participer aux Hunger Games à la place de sa sœur, Primrose, tirée au sort. Elles vivent dans le district douze avec leur mère et le chat Buttercup ; leur père a été tué dans un coup de grisou alors qu’il travaillait à la mine.

ATTENTION c’est principalement à partir d’ici que je dévoile la suite du tome un et certains éléments des tomes 2 et 3.


Katniss, en montrant sa peine lors du décès de Rue et en sauvant Peeta ainsi qu’elle-même dans le premier tome, devient, sans le vouloir, le déclencheur d’une rébellion. Elle devient ainsi le geai moqueur, bien malgré elle. Avec son caractère bien trempé, son amabilité bien reconnue (ahem…) et son besoin de solitude, Katniss Everdeen est une héroïne qui sort des stéréotypes habituels (ou anciens), et ça fait du bien ! 

Triangle amoureux : nécessaire ou pas ?

Katniss se retrouve également, tout au long de la saga, au centre d’un triangle amoureux. Elle est tiraillée entre Gale, ami d’enfance, et Peeta, avec lequel, pour les jeux, elle fait semblant d’avoir une relation… qui embrouille quelque peu son esprit. Ce triangle a fait beaucoup parler : certains sont team Gale, d’autres team Peeta. Pour ma part, je dirais aucun des deux : j’ai l’impression que les sentiments de Katniss pour Gale s’amenuisent au fil du temps, mais que sa relation avec Peeta est plutôt basée sur ce qu’ils ont vécu dans les jeux…

Ce qui m’intéresse davantage, c’est l’utilité de ce triangle amoureux. En général, ce genre de scénario m’ennuie profondément, surtout lorsqu’il ne s’agit pas de romance. Ici, pourtant, bien que je n’aie pas été intéressée par celui-ci, le triangle Gale-Katniss-Peeta sert en quelque sorte l’intrigue, puisque la relation amoureuse de Katniss et Peeta est d’abord montée de toute pièce, étant utilisée comme stratégie pour les jeux. Pour éviter la rébellion, ils doivent ensuite continuer à faire semblant d’être en couple. Cela montre à quel point les sentiments humains peuvent être utilisés à des fins de manipulation. 

Réflexion sur une rébellion

Hunger Games, c’est aussi l’occasion d’analyser une rébellion : son organisation, son déroulement, bien entendu, mais aussi ses failles. Suzanne Collins met en place des personnages qui ne souhaitent le retour de la démocratie que pour assouvir leur propre envie de pouvoir. Qui prônent le retour de bâton, c’est-à-dire faire payer aux privilégiés (ceux qui habitent le Capitole, bien qu’ils ne fassent pas forcément tous partie du gouvernement et soient des citoyens) ce que des générations ont dû subir. Je vous avoue que je ne suis pas du genre à penser comme cela… Les coupables doivent payer, certes, mais pas leurs enfants, ou ceux qui sont là par « hasard ». On montre donc que la cruauté peut venir de partout, même des « gentils ».

Du côté des films, ça donne quoi ?

Globalement, je trouve les films très réussis. Ils reprennent bien les éléments les plus importants des romans, et je trouve les acteurs très bien choisis. Évidemment, tous les détails n’y sont pas, c’est pourquoi je trouve que les livres sont importants. Un passage du troisième tome m’a particulièrement marquée : Effie et des maquilleurs/stylistes sont enfermés dans le district treize, dans des conditions pas très nettes. Je comprends bien l’intérêt de ne pas mettre cette scène dans le film : on fait durer le suspense, Coin est toujours la super gentille jusqu’à la fin, tandis que dans le livre, on peut se douter de quelque chose. Cependant, je trouve cet extrait très important, il est un peu un déclencheur pour Katniss. Les détails sortis de l’imagination de Suzanne Collins sont bien plus nombreux dans les livres, forcément, mais les films à eux seuls sont bourrés d’action et l’on comprend généralement bien les événements.

Mes personnages préférés

Oh je ne m’attarderai pas très longtemps sur cette partie, mais j’avais tout de même envie de citer cinq personnages que j’apprécie énormément : Finnick, pour son courage, mais aussi parce qu’il me touche. Il a vécu bon nombre de choses traumatisantes, même après avoir gagné les jeux, et sa force et sa sensibilité le rendent très attachant. Cinna, styliste de Katniss, acteur de la rébellion qui prend un énorme risque, à travers des petits détails. Johanna, ses traumatismes qui ressortent par son ton sarcastique et par son agressivité, qui cache en réalité une grande intelligence et une belle sensibilité aussi. Effie, pour son optimisme, sa prise de conscience douce et lente, sa sensibilité aussi, qui peut sembler cacher derrière son look extravagant. Et enfin Mags, pour son silence, son courage, sa douceur.

Le nouveau tome

Il y a quelque temps, on a appris qu’un quatrième tome allait sortir. J’ai très hâte de pouvoir le lire. Il a déjà marqué les esprits : en cause, le personnage principal de ce quatrième tome. Les fans de la saga souhaitaient avoir l’histoire d’Haymitch, ce qui, il faut l’avouer, serait effectivement très intéressant !

MAIS…

Eh oui, on pensait bien ne plus revoir Snow, et pourtant, on le reverra dans le prochain tome, puisqu’il semblerait que celui-ci se concentre sur l’histoire du tristement célèbre président de Panem. Nombre de fans se sont insurgés : on ne veut pas du méchant ! De mon côté, je trouve toujours intéressant de comprendre les méchants, de connaître leur histoire, alors j’ai très envie de découvrir ce que nous a concocté Suzanne Collins. Et puis, qui sait, peut-être qu’un cinquième tome, sur Haymitch, verra le jour !