La rentrée, c’est dans un tout petit peu plus d’un mois ! Puisque les vacances ne me siéent pas, j’ai un peu envie de me replonger dans ma première année, et d’en dresser un petit bilan.

Il y a un peu plus d’un an, je vous annonçais que je souhaitais reprendre des études. C’est désormais chose faite, et je suis très heureuse d’avoir effectué ma première année de licence de lettres au Havre ! La deuxième approche donc à grands pas (enfin, pas si grands que ça, vu mon impatience…). Je vais m’y préparer en relisant certains cours et en lisant les deux lectures obligatoires pour le cours de littérature du XVIe siècle (Gargantua, de Rabelais et Les amours, de Ronsard). Et en me reposant, parce que j’en ai besoin.

Cela ne m’empêche pas de repenser à cette dernière année, année de grands changements pour moi. Et je me dis que je n’aurais pas pu faire de meilleur choix que de reprendre mes études, dans ce domaine, et dans cette ville, malgré les quelques difficultés rencontrées.

Le premier constat que j’ai fait, c’est que mes études me plaisent (c’est déjà énorme, puisque j’ai exploré quatre domaines avant ça). Comme pour n’importe quoi, il y a des éléments (certains cours ou livres à lire) qui plaisent moins, mais tout le monde en passe par là, et il n’y a aucune raison pour que j’y échappe, alors j’essaie de capitaliser sur l’utilité de ces éléments (ok, pour le c2i, j’ai laissé tomber, mais pour le reste, ça va).

Outre l’aspect académique et le développement de ma culture générale (ce qui ne fait jamais de mal, et puis j’ai découvert le latin, que j’adore), je crois que j’ai beaucoup évolué d’un point de vue personnel. Déjà, au premier semestre, grâce à l’atelier d’écriture, qui m’a permis d’assumer qui j’étais et ce qui était important pour moi, ce dont je ne me croyais pas capable. Vraiment, lire un texte personnel (celui-ci, pour les curieux) devant tout un groupe qu’on ne connaît pas très bien, ça fait peur. J’ai ensuite eu l’occasion, pour mon travail de fin de semestre, de produire un texte bien plus long, mais aussi plus douloureux à écrire. Je crois que cela m’a fait beaucoup de bien, et que ça m’a quelque peu donné confiance en moi. De ce côté, ce n’est toujours pas parfait, mais j’y reviendrai plus tard…

J’ai aussi fait des découvertes littéraires, par le biais de lectures obligatoires, mais aussi par le biais de certains cours. C’est d’ailleurs grâce à l’un de mes enseignants que j’ai vraiment découvert Zola. Je dis « vraiment découvert », car j’avais déjà lu Comment on meurt il y a longtemps pour l’école, sans vraiment l’apprécier, puis les quarante premières d’Au Bonheur des Dames, il y a quelques années. J’ai abandonné ma lecture au bout de trois semaines sans réussir à avancer, en regardant le livre de travers chaque fois que je le croisais, ce que j’ai continué à faire (tout en me sentant un peu mal de mettre Zola de côté comme ça)… jusque cette année. Puisque j’appréciais les cours et le travail à faire, je me suis dit qu’il fallait tout de même que je redonne une chance à Émile, ce que j’ai fait en lisant Thérèse Raquin, et pouf, je suis tombée amoureuse de Zola (ça, c’était un rappel pour ceux, probablement peu nombreux, qui n’étaient pas déjà au courant).

Surtout, ce même enseignant m’a donné envie de faire son métier. Je ne suis pas exactement fixée sur ce point, j’ai besoin de plus d’informations, de vraiment savoir dans quoi je m’embarque… et puis j’ai encore le temps de me décider. Et surtout, je me suis aperçue que ça me faisait peur.

En reprenant mes études, je pensais plutôt devenir bibliothécaire… ce que je n’exclue pas. C’est un environnement qui, je crois, me correspond. Le métier d’enseignant-chercheur, par contre, ne paraît pas être une évidence pour moi. Parler devant un groupe me file des angoisses. Rien qu’avec ça, je me dis parfois que je ne peux pas envisager ce métier. Et puis avant, il faut faire une thèse, et est-ce que j’en suis capable ?

On en revient à la confiance en soi. Je pense que là se situe le problème principal, celui qu’il me tarde le plus de régler. Celui qui offre en prime le syndrome de l’imposteur (c’est gratuit, mais pas génial), ainsi que celui du « c’est pas assez bien ». J’ai déjà fait quelques petits pas : j’arrive par exemple à faire un exposé (en même temps, quand c’est obligatoire…) et lorsqu’il se passe bien, la confiance remonte et je sais que je serai capable de faire le prochain. Mais sur le très long terme, l’angoisse est plus présente, parce que les difficultés que j’éprouve occasionnellement aujourd’hui, j’aurai à les affronter quotidiennement plus tard. Il m’arrive donc parfois de me dire que je devrais choisir le métier de bibliothécaire, parce que ça me paraît plus simple, plus facilement accessible. Et juste après, je me dis que je ne veux pas céder à la facilité apparente, mais faire quelque chose qui me plait vraiment. Je sais, j’ai encore du temps, mais c’est bien d’y penser à l’avance, non ? Et puis ça me permet de travailler sur les difficultés que je connais dès maintenant !

Me voilà donc prête pour la deuxième année, qu’il me tarde de commencer. Je suis impatiente de découvrir les autres lectures que j’aurai à faire, et de voir si mes envies pour le futur resteront les mêmes !