« Il y a aujourd’hui trois cent quarante-huit ans six mois et dix-neuf jours que les Parisiens s’éveillèrent au bruit de toutes les cloches sonnant à grande volée dans la triple enceinte de la Cité, de l’Université et de la Ville. »

Couverture Notre-Dame de Paris

Début juin, un peu plus de deux mois après en avoir commencé la lecture, j’ai terminé Notre-Dame de Paris. Pourquoi tant de temps ? Je me le demande encore. Principalement parce que la fin du semestre approchait, et que je lisais d’autres livres en même temps. Aussi parce que le jour de l’incendie de la cathédrale, je devais commencer à lire sa description, mais je n’ai pas pu ; j’ai eu besoin de quelques jours avant de poursuivre ma lecture.

Ce n’est donc pas par manque d’intérêt ou par ennui que j’ai mis si longtemps à lire ce monument, loin de là.

Et d’abord, bourdonnement dans les oreilles, éblouissement dans les yeux.

Il ne m’a fallu que quelques pages pour tomber amoureuse de Victor (entre Émile et Victor, mon cœur balance) et de sa plume (et il paraît que ce roman n’est pas le plus typique de l’écrivain – j’ai d’ailleurs entendu de jolies anecdotes à propos du processus d’écriture de Hugo pour celui-ci).

J’ai trouvé Notre-Dame de Paris plus simple à lire que je ne l’aurais cru. Cela étant, il me manque un certain bagage historique pour en comprendre toute la portée et tous les messages. Le roman se déroule en 1482 (Bruno Pelletier le chante d’ailleurs dans la comédie musicale, ahem) et ce n’est pas une année, ni, plus largement, une période que je connais bien. Ça viendra un jour.

Les personnages, représentant chacun un type, m’ont beaucoup touchée. Phoebus est un goujat, à mon humble avis, mais il m’a bien fait rire. J’ai trouvé Esmeralda et Quasimodo émouvants et tragiques.

Oh ! L’amour ! dit-elle, et sa voix tremblait, et son œil rayonnait. C’est être deux et n’être qu’un. Un homme et une femme qui se fondent en un ange. C’est le ciel.

Mon personnage préféré, cependant, a été Claude Frollo (cherchez pas, je suis bizarre). Mystérieux, complexe, tiraillé entre sa foi et le désir, je l’ai trouvé très intéressant, malgré, ou peut-être grâce à, sa cruauté.

Et l’amour est peut-être ce qui relie tous ces personnages (à part les liens qu’ils ont les uns avec les autres, bien entendu). Des amours souvent contrariées, voire tragiques, qui nous emportent à travers les pages. Des émotions qui prennent à la gorge.

Ce n’est évidemment pas que cela. Je ne me sens pas capable de vous parler du contexte historique, que, je le répète, je ne maîtrise pas du tout. Cela dit, les descriptions de ce Paris du Moyen-Âge sont fascinantes. Le chapitre Paris à vol d’oiseau est un pur enchantement. Un petit voyage dans le temps très agréable.

En même temps, Notre-Dame de Paris s’attaque aux injustices, les dévoile et en démontre les conséquences possibles. Et les victimes en sont nombreuses. Et l’histoire n’en est que plus prenante (malheureusement ? quand on sait que la part de réalité n’est pas si mince et que cela n’a pas beaucoup évolué…).

Il y aurait tant à dire sur ce roman… Sur les sujets que j’ai abordés, sur la place de la religion, sur l’écriture elle-même… Impossible de tout dire ici. Le mieux que je puisse faire, c’est de vous conseiller de lire Notre-Dame de Paris. Et de mon côté, de le relire.

[…] il ne savait pas avec quelle furie cette mer des passions humaines fermente et bouillonne lorsqu’on lui refuse toute issue, comme elle s’amasse, comme elle s’enfle, comme elle déborde, comme elle creuse le cœur, comme elle éclate en sanglots intérieurs et en sourdes convulsions, jusqu’à ce qu’elle ait déchiré ses digues et crevé son lit.