Dimanche dernier (9 septembre 2018), j’ai lu L’amant. D’une traite, sans arrêt. Mon deuxième Duras, après L’amour. Ce dernier m’avait charmée par le style mais a conservé son auréole de mystère. L’amant m’a davantage séduite.
Largement autobiographique, L’amant raconte la rencontre, puis la relation entre Marguerite Duras, alors âgée de 15 ans et demi, et un riche banquier chinois, de quelques années son aîné (environ dix ans, il me semble). C’est quelque peu dérangeant, il faut l’admettre. Ce n’est pas, cependant, ce qui m’a le plus marquée, malgré un titre laissant peu de place au doute.
L’élément ayant attiré mon attention tout au long de ma lecture est la façon dont Marguerite Duras passe du « je » au « elle » (ou « la jeune fille », par exemple) en permanence. Est-ce pour sortir de son passé ? Essaie-t-elle de mettre de la distance entre ce qu’elle raconte et elle-même ? Est-ce qu’elle a du mal à se reconnaître dans la jeune fille qu’elle était autrefois ?
Ensuite, j’ai trouvé que le roman tournait autour de sa relation à sa famille, plus qu’à celle qu’elle entretenue avec son amant, comme si celui-ci n’était tout simplement qu’un prétexte pour la pousser à la réflexion sur sa vie d’alors. Comme si, finalement, Marguerite Duras voulait montrer qu’à cette époque-là, elle est devenue plus mature, et que le recul pris sur sa famille avait déjà débuté et n’était pas uniquement le fruit des années passées.
Marguerite Duras a un rapport amour/haine à sa famille. C’est à la fois limpide et complexe. Troublant, je dirais. À certains moments, ses mots et les émotions véhiculées à travers ceux-ci me paralysaient presque. Tout cela semblait si réel ; j’ai senti la haine, la violence, parfois, mais aussi l’amour, notamment celui que Marguerite portait à son grand frère (le plus jeune ; elle avait deux grands frères).
Le style de Duras est toujours aussi particulier, mais beaucoup moins énigmatique que dans L’amour. Je ne sais pas si c’est cela qui m’a permis de mieux apprécier L’amant. Peut-être n’était-ce qu’une simple question de feeling 🙂 .
142 pages. Les éditions de minuit.
Et vous, qu’avez-vous pensé de L’amant ? L’avez-vous trouvé facile à aborder ?
14 septembre 2018 at 7 h 13 min
Lu il y a longtemps… je me souviens avoir aimé mais je ne sais plus si la lecture est simple ou ardue !!!
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14 septembre 2018 at 11 h 34 min
Je l’ai trouvée simple de manière générale.
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14 septembre 2018 at 9 h 42 min
Un livre atypique que j’ai beaucoup aimé !
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14 septembre 2018 at 16 h 59 min
Je suis tombée sur cette oeuvre pour mon oral du bac 🙂 Personnellement, j’ai eu un peu de mal avec son style, et je préfère L’Amant de la Chine du Nord, une réécriture de l’Amant par Duras elle-même où sa plume est plus limpide. Mais sinon, j’ai trouvé l’histoire magnifique 🙂
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14 septembre 2018 at 17 h 12 min
J’espère que ça s’est bien passé pour ton oral !
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14 septembre 2018 at 17 h 33 min
J’avais eu 18 😄
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14 septembre 2018 at 17 h 44 min
Wow ! Super, bravo 😀
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14 septembre 2018 at 18 h 37 min
Lu il y a quelques mois, j’ai bien aimé aussi ! Je trouve que l’écriture apporte toute la poésie et l’intérêt de ce livre. Mais comme tu le dis, sa famille est finalement plus au centre du roman que l’amant en lui-même… (pas plus mal me connaissant) Une belle découverte pour ma part 🙂
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14 septembre 2018 at 23 h 16 min
Je n’ai jamais lu de Dumas, mais j’aimerais bien la découvrir 🙂
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