Y a-t-il une différence entre ne pas aimer un livre et être déçu par celui-ci ? Une mauvaise lecture est-elle toujours synonyme de déception ? Ce sont les questions auxquelles je tente de répondre aujourd’hui.

Vous l’avez peut-être remarqué dans mes bilans mensuels, j’ai mis en place une petite légende avec des émoticônes afin qu’en un coup d’œil, vous puissiez savoir ce que j’avais pensé de chacune de mes lectures. Cela ne remplace en rien une chronique, mais ça vous donne un aperçu.

Voici cette fameuse légende (retravaillée par trois fois, celle-ci étant celle qui me convient le plus) :

❤ : Coup de cœur

😀 : Très bonne lecture

🙂 : Bonne lecture

😐 : Lecture moyenne/Pas accroché

:/ : Le livre ne m’a pas plu

😦 : Déception 

L’article d’aujourd’hui concerne donc les deux dernières catégories. 

Je me pose beaucoup de questions. Certains vous diront même que je m’en pose trop. Mais celle-ci est inoffensive : une mauvaise lecture est-elle forcément une déception et vice-versa ?

J’ai l’impression que pour beaucoup de lecteurs, ce sont des synonymes. Pas pour moi. En tout cas, pas toujours. Et le but de cet article, c’est de vous expliquer pourquoi et de vous donner quelques exemples 😉 

En fait, la différence entre une mauvaise lecture et une déception, pour moi, est la notion d’attente(s). Un livre pour lequel je n’ai aucune attente, que je ne connais pas, dont je ne connais pas l’auteur, dont on ne m’a pas parlé, ne peut pas réellement me décevoir. Si, au contraire, je me fais des attentes, peu importe lesquelles, le livre peut, en théorie, me décevoir.

À noter : la notion d’attente est très ambiguë. Évidemment, on ne se lance (généralement) pas dans un livre s’il ne nous intéresse pas ou si on ne pense pas l’aimer. C’est pour cette raison, je crois, que la frontière entre une déception et une simple mauvaise lecture est si difficile à déterminer.  

Quand je parle d’attentes, je ne parle donc pas simplement de s’attendre à apprécier l’histoire. Je pense plutôt à l’attente qu’un thème bien précis soit développé, à celle d’aimer le nouveau livre d’un auteur que nous adorons, ou encore à celle d’apprécier autant une lecture que tous les autres lecteurs, lorsque nous achetons un best-seller, par exemple. Ce ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres. 

Ainsi, je peux très bien ne pas apprécier une lecture sans pour autant être déçue. Par exemple, il y a quelques années, j’ai lu la nouvelle Les trois lumières de Claire Keegan, que je n’ai pas aimée. Ce n’était pour autant pas une déception, car je me suis plongée dans cette lecture sans en connaître quoi que ce soit. N’ayant aucune attente, c’était juste… un moment à passer.

Le contraire existe aussi, c’est-à-dire que je peux être déçue par ma lecture sans pour autant la détester. Il est certain que, si je suis déçue, celle-ci ne sera pas un coup de cœur, mais j’en apprécierai certains aspects. Je peux citer Mange, prie, aime d’Elizabeth Gilbert. J’avais apprécié l’histoire et la construction du roman, mais j’avais été déçue (presque choquée) par certaines réflexions de l’auteure, ainsi que par l’impression de lourdeur à laquelle je ne m’attendais pas du tout… Vous voyez, ma déception découle d’une attente…

Et puis, évidemment, il y a des livres qui entrent dans les deux catégories. Je pense instinctivement à Mansfield Park de Jane Austen, dont la lecture m’a été très pénible et pour lequel j’avais beaucoup trop d’attentes, dues à mes précédentes lectures de Jane Austen (Orgueil et préjugés et Persuasion). 

Je vous laisse maintenant la parole : êtes-vous d’accord avec moi ou faites-vous partie de ceux qui ne font aucune différence entre une déception et une mauvaise lecture ? Avez-vous des exemples à donner ?